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Hivernage sur l'île Amsterdam / 2011-2012

Hivernage sur l'île Amsterdam / 2011-2012
Hivernage sur l'île Amsterdam / 2011-2012
5 novembre 2012

Tour de l'île

Pour profiter jusqu’au dernier moment de la vie sur cette petite île, autant se garder quelques découvertes pour la fin. Pour moi, c’est toute la côte Nord-Ouest (entre pointe Bénédicte et le Pignon) que je m’étais gardée. Direction donc le tour de l’île sur 3 jours, après une maintenance matinale à Pointe B. Nous partons à 4 bons marcheurs, en temps de trajet au final on n’aura marché qu’une bonne dizaine d’heures pour faire le tour, surtout on a pu profiter d’avoir du temps pour profiter des paysages, explorer tous les recoins,… Je pense que je commence un peu à connaitre maintenant !

Donc au menu, un départ de pointe B, passage sur le plateau de la Recherche en longeant la côte, montée en haut des falaises de la Pearl, direction le Mont Fernand toujours en longeant la côte. Pour terminer cette première étape, une petite montée aux 3 demoiselles, sortes de dominos façon île de Pâques surmontant l’épaule du mont Fernand. Un ciel parfaitement dégagé nous permet de voir Saint-Paul et son cratère comme jamais depuis le début de l’hivernage ! Direction notre spot de bivouac, quelques m² de fougères sèches le long de la rambarde du Grand Balcon, seul point où le sol n’est pas détrempé et recouvert de dizaines de centimètres d’épaisseur de mousse.

Une bonne nuit dehors en sursac, les crêtes accrochant les nuages, « l’humidité » a été forte toute la nuit. 10m de visibilité au réveil, direction Del Cano. Dès le début de la descente, le ciel se dégage, il fait grand beau, chaud. 2h après avoir quitté le balcon, nous sommes à la caisse bois de Del Cano, que nous transformons rapidement en camp improvisé, avec vêtements, duvets et sursacs séchant au soleil. Nous partons rapidement en exploration des Grandes Ravines, avant d’aller à la pointe Del Cano et de prendre une photo devant la Ravine de l’Eléphant (les anciens comprendront).

Bivouac amélioré grâce à une fabrication artisanale à base de bâche, d’arceaux de tentes et de ficelle. Le lendemain, retour express (4h) sur base, cette partie de l’île étant assez monotone, surtout le long de la côte.

Une bonne prise de repère avant de ré-effectuer ce tour d’une seule traite, et un bon test avant la Grande Traversée de la Réunion.

 

Erwan, VAT Rando

 

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1 novembre 2012

OP2-2012

J’ai pris beaucoup de retard. En fait j’avais décidé d’arrêter d’écrire. L’expérience devenait un peu trop intérieure pour que je trouve quelque chose à écrire sans que ça soit intime. Suite à une demande maternelle, je vais tout de même essayer. OP2, c’est l’OP détestée. La pire. C’est le moment où on perd en quelque sorte sa famille et ses amis d’un coup. Un hélico et puis s’en va. Parfois le Marion est détesté.

D’un autre côté c’est l’arrivée des nouveaux militaires, chef de district, cuisiniers et ouvriers. Les premiers pas d’une mission qui va avoir la chance de découvrir une île, une vie, une ambiance si particulière et intense. A nous dans un premier temps de leur faire découvrir les beautés de l’île, la vie pratique sur base, les accueillir, découvrir et intégrer, avant de transmettre le flambeau. Imaginez une coloc à 20 où d’un coup les 2/3 des habitants changent. Il faut un peu de temps pour s’habituer.

Cette OP était également très particulière pour moi, puisque ma mère avait la chance de pouvoir me rendre visite. C’est génial de pouvoir montrer où l’on a vécu pendant un an, dans des territoires qu’elle m’avait fait découvrir par la lecture dès mon enfance. Elle semble en avoir bien profité même si le temps n’a pas été au beau fixe (l’hiver austral n’est pas forcément la côte Sud en Août). Au moins si je peux être fier de quelque chose, c’est bien de ça !

Le printemps-été revient, il me reste quelques rares endroits à découvrir sur l’île, tout en préparant l’arrivée de nos successeurs. Plus ça approche, moins c’est loin (Lapalisse).

Erwan

12 août 2012

Et c’est reparti pour un tour !!!

Après quelques temps un peu plus sur base, c’est reparti pour les manips. On renfile les bottes, ou au moins la paire de randos et les guêtres, la Gore-tex, le bonnet et les gants, parce que mine de rien ça caille un peu, et en route Simone.

Ca a commencé tranquillement par une manip à Entrecasteaux pour ramasser et répertorier les déchets sur cette partie de l’île, surprenante par son calme inhabituel. Tous les oiseaux et gorfous sont partis pour l’hiver, voir la Cathédrale sans son nuage de becs jaunes, c’est bizarre. Donc début Juillet, trouvé quand même un pare-choc de voiture sur une plage, si quelqu’un veut retaper sa vieille Nevada, merci de me contacter. A part ça, quelques débris de bouées et de cordages, et des semelles de chaussures. Une quantité relativement faible au final. Une manip assez tranquille, des horaires flexibles, un peu de froid quand même pour rappeler qu’on est en hiver, quasiment pas de pluie alors qu’un déluge était annoncé.

 

Ensuite, le chantier de l’hiver se situait à Antonelli. La plantation de 420 phylicas, l’arbre emblématique de l’île. Pour cela, un premier débroussaillage de zones favorables pour permettre à la lumière d’atteindre les futurs locataires et de ne pas les étouffer. Ensuite, des placettes d’environ 1,5m de diamètre totalement débroussaillées (terre apparente). Au centre, le trou prêt à recevoir son arbuste. Environ 30cm de profondeur, souvent creusés à la barre à mine en raison de la grande quantité de roche (heureusement friable). Après avoir mesuré et mis des petites bagues aux phylicas pour pouvoir suivre leur survie et leur croissance au cours du temps, ils sont transportés vers le site de plantation par tracteur. Reste à les amener sur les sites à proprement parlé, et là parfois c’est plus compliqué (faire des aller-retours sur 500m avec 25kg dans les bras sur un sol totalement inégal et mou, ça m’a laissé quelques belles traces de frottement sur les cuisses et des courbatures un peu partout).

Ne reste qu’à planter, comme n’importe quelle plante, en essayant de bien mélanger la terre plus organique de surface et celle plus minérale de profondeur. S’assurer de la rectitude du petit phylica, bien égaliser et tasser en surface, puis espérer. Dans quelques années, peut-être qu’une véritable forêt recouvrira l’ancien « Versant des Taureaux » sous le cratère Antonelli.

Après un petit tour près de la Caldeira ce week-end pour se rappeler de la beauté du Museau de Tanche, de la vue si particulière des barres rocheuses des cratères emboîtés, je repars mardi pour 9 jours à Entrecasteaux, à surveiller le retour des femelles gorfou. Les mâles sont rentrés depuis 3 semaines environ pour préparer le nid de leur bien-aimée.

Des heures d’attente dans le froid sur la plage, un défilé de milliers de gorfous, des fous rires en prévision avec le déplacement et le comportement de ces braves petites bêtes, mignonnes mais un peu c…..

D’ici là profitez du soleil dans l’hémisphère nord,

Erwan

25 juillet 2012

Winter news

Voilà la moitié de l’hivernage passée depuis quelques semaines. En ce long hiver, finalement pas si terrible au niveau du climat, j’ai pu avoir pas mal de temps à moi pour lire, trier des photos, discuter, aller en salle de sport … Heureusement, le 21 juin commençait la MidWinter, qui vient casser un peu la routine. 

C’était parti pour une semaine de folie, avec chaque jour un groupe de 5 qui faisait les repas, et un autre qui organisait les activités. Concert le 21 pour la fête de la musique, où le groupe avait préparé plusieurs chansons, les chanteurs changeant à chaque morceau. Pour ma part, c’était Antisocial de Trust et Knocking on heaven’s door de Bob Dylan que nous avions répété le mois précédent. Se mettre dans la peau d’une rock star, avec des résultats pas si mal que ça, c’est vraiment grisant. Et ici on peut tout donner, on ne voit pas trop qui nous critiquera ! La Mid, c’est aussi un grand bal des transformistes, les thèmes changeant chaque jour, on change de peau également.

Une nouvelle aussi, en tant que fils à maman, je suis désormais assuré qu’elle vienne à OP2 avec le Marion Dufresne. Cela fait des années qu’elle en rêvait, elle m’a plutôt pas mal transmis sa passion des TAAF et des terres extrêmes en général, et c’est avec un grand plaisir que je lui renvoie l’ascenseur cette fois !

C’est pas avec ça que j’achèterai une Rolls en rentrant, mais y a des priorités dans la vie ! Et puis ça sera assez unique qu’un VAT soit rejoint quelques jours par quelqu’un de sa famille.

Arrivée prévue sur base le 12 septembre pour 3 jours d’escale, passage au cabanon obligé !

Article suivant dans la foulée sur le redémarrage des manips à Entrecasteaux.

Erwan

6 juin 2012

Bientôt la Mid !

Mes interventions sont de plus en plus espacées, l’hiver s’installe ici. Quelques modifications significatives se signalent, comme la multiplication du nombre de jours pluvieux et venteux, des coups de vent du Sud assez frais, mais dans l’ensemble la température reste douce.

Au moins, la pluie est une bonne chose pour nos réserves d’eau, qui sont souvent un motif d’inquiétude sur l’île. En effet, n’ayant pas de cours d’eau, toute notre eau vient de la récupération d’eau de pluie. Elle est ensuite traitée (filtration et produit anti-bactérien) puis reminéralisée. Dans les mois qui viennent, on devrait être à l’abri de la pénurie au vue des 50mm de pluie tombés dans la nuit, c’est annoncé pire ce soir et cette nuit encore.

Avec ça, les sorties ne sont pas légions, pour l’instant on slalome pas trop mal entre les averses pour aller à pointe B… espérons que ça dure.

 

Qui dit hiver, dit solstice, le jour le plus court de l’année. La Midwinter, ou Mid tout court. Le 21 Juin, c’est parti pour quelques jours de fête sur tous les districts. En ces périodes pluvieuses, une bonne dose d’occupation permet de casser la routine. Une campagne de haut niveau se prépare également pour élire le « Onzams », qui obtient les pleins pouvoirs pendant la semaine de la Mid et remplace donc le « Disams ». Tous les coups sont permis, les candidats et leurs équipes peaufinent leurs armes, comme toute campagne qui se respectent ils préparent en cachette des promesses irréalisables, des arguments chocs et des envolées mémorables.

 

Dans le reste de l’actualité, le quart de siècle s’approche à grand pas, j’ai franchi la dernière étape avant-hier. Plus qu’un an avant de changer de classe statistique dans les études de marché… Sinon une série de conférences de J-M Jancovici sur l’énergie et le climat s’est terminée, elle a donné lieu à 16 projections d’une heure, avidement suivi par les petits cerveaux assoiffés de connaissance. Pas de catastrophisme, mais ça sent quand même pas le pays de Candy dans les années à venir…

 

Erwan

 

PS: le petit Lolo a accepté de manger des haricots avant-hier, il a même préparé une spécialité de chez lui hier. Pour ses parents, il reste donc un espoir!

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16 avril 2012

OP1-2012

Ca commence à faire un petit moment que je n’avais pas alimenté le blog, les derniers temps ont pourtant été riches en évènements.

Il y a quelques semaines, un bateau de la Marine Nationale est venu sur secteur, ils ont essayé de débarquer à la cale mais avec des conditions de mer un peu agitée, ça a failli mal finir avec un Zodiac projeté dans les rochers, 4 hommes à la mer, finalement ils sont tous repartis en combinaison de survie, récupérés par un Zodiac éloigné de la cale (pour ne pas risquer de se faire emmener par une grosse déferlante comme le précédent). Heureusement, pas de blessés.

Avant l’OP, un marin s'est blessé gravement à la main (passée dans une poulie), 9h à l'hôpital dont 5h au bloc opératoire en tant qu'aide-anesthésiste. Pas une partie de plaisir, mais c'est assez gratifiant et enrichissant de vivre ces situations.

Ensuite l'OP (opération portuaire) avec service, ménage, vaisselle, dépotage, sécurité hélico et opérations de cale.
Nous avons du gérer par-dessus tout ça un problème sur une de nos manips, ce qui nous a contraint à rattraper tout le retard après l'OP.
Le patrouilleur des douanes Osiris est passé par Ams et a emmené avec lui 6 personnes de la base pour 12 jours sur Saint-Paul (mission de réfection de la cabane + état des lieux de la faune et de la flore). A 14 en ce moment sur base, nous sommes vraiment en comité restreint.
Pour cet hiver, nous serons 20 (jusqu’à mi-septembre). Les nouveaux venus se sont intégrés très rapidement, aucun souci à se faire de ce côté-là !

Sinon un bivouac annulé avec retour sur base immédiat pour cause d’alerte Tsunami ! Après Sumatra, on aurait pu être sur le chemin de la vague. Finalement, pas le moindre petite vaguelette, mais principe de précaution oblige, tout le monde sur base et le bloc opératoire paré.
Un petit tour à Del Cano demain, tant que le temps le permet. Dans la même optique, un film noir et blanc a été projeté en extérieur (12 Angry Men avec Henry Fonda), il faut profiter des derniers instants cléments.

Erwan




11 mars 2012

Des dindons, des bleus et des langoustes

Non non non, ce n’est pas le menu d’hier… quoi que. Plutôt celui de la semaine passée ! On commence avec du poisson pour un week-end de pêche (en tant qu’observateur) à Ribault, à une vingtaine de minutes de la base. Sport de pêche, cabane posée le long des falaises, barbecues,… Que du bonheur. Langoustes et thon grillés, carpaccio de dorades (« bleus »). Philou s’est fait arracher ou casser plusieurs hameçons, preuve de la force et de la vivacité de la bestiole.

A peine rentré sur base pour une douche, et direction la cabane Antonelli de l’autre côté par rapport à la base, pour prendre un peu d’avance sur le trajet du lendemain, direction le plateau des tourbières. Levé 4h du matin, petit-dèj et en route pour une prospection des nids d’albatros d’Amsterdam. Quelques heures de marche en raquettes sur la tourbe, pas mal de vent, quelques petites averses, mais une vue très dégagée. Et beaucoup de nids aperçus, l’alba posé dessus ressemblant alors à un dindon. Par contre en vol, c’est un planeur fou, gigantesque (3m50 d’envergure). A terre, la parade est également un spectacle, les 2 oiseaux se faisant face « debout », les ailes déployées, en poussant des cris le bec vers le haut. Une bien belle et fatigante journée, et un repos bien mérité.
Première pêche le lendemain avec Rico et Jipé (les 2 réus) comme instructeurs à la cale, et 9 bleus pour mon compte ! A côté de moi, Rico sort une fausse morue et des rouges à foison, plus d’énormes bleus. Pas la même expérience, après 7 missions ici…

Et enfin langoustes, avec une journée sur l’Austral (langoustier à Amsterdam et Saint-Paul). Visite du bateau, tri des langoustes, remontée des canots, découpe des cabots de fonds (énormes poissons d’une vingtaine de kilos), avant l’apéro dans la cabine de capitaine Yannis. Puis repas au carré des officiers (succulent) jusqu’à 16h. On est vraiment accueilli comme des rois sur l'Austral, tout le mode nous sourit, nous explique un peu ce qu'il fait, c'est vraiment des mecs en or. Retour un peu précipité car un des hivernants s’est planté un hameçon dans le doigt (et c’est pas des petits émoussés), direction l’hôpital de la base pour l’extraire.
A noter un apéro-bivouac organisé à la Chapelle, sur le thème du VATiCamp. Quelques grosses bourrasques et averses auront raison de notre sommeil, nous avons fini la nuit bien au chaud dans nos lits !

Si l'on y ajoute une plongée avec le contrôleur des pêches dans la barrière d'algues, avec les otaries et des effets de lumières splendides, plus le passage pour quelques heures du Marion Dufresne, une petite Marie, on obtient 10 jours bien chargés! Il faut bien sûr y ajouter le boulot et le tri des déchets des derniers gros chantiers. Donc aujourd’hui repos après toutes ces émotions, avant de bien ré-attaquer la semaine.

Erwan

 

26 février 2012

Ohé du bateau !!!

Ca y est, les marins de l’Austral sont revenus ! Toujours un grand plaisir de les voir revenir, ça fait un peu de monde dans le secteur, et c’est des mecs supers. Malgré la mer déchainée, ils ont accosté avec le Zodiac pour descendre 2 de leurs blessés sur base, mais également des fruits frais pour nous ! Il y n’y a quasiment qu’eux qui arrivent à aborder dans ce genre de mer, la cale n’étant pas très longue et surtout pas du tout abritée. C’est un peu le souci sur Ams, pas de réel abri.

 

Et aussi d’un coup, surgi de nulle part, un catamaran avec 4 personnes à bord. Un Australien, une Allemande, un Américain et un Sud-Africain. Malheureusement, ils n’ont pas pu accoster, n’ayant pas d’annexe. Impossible de stationner le long de la cale, sauf à retrouver son bateau en pièce-détachée dans les rochers (ou SUR la cale). Dommage, ils sont arrivés un jour où la mer était calme, mais de toute façon le lendemain ça cartonnait bien.

Aujourd’hui c’était le Nivose, bateau de la Marine, qui était dans les parages, mais vu les conditions de mer personne n’a débarqué, ils sont resté à l’abri dans le Sud-Est de l’île, vers le Chaudron. Leur hélico est quand même venu pour livrer quelques trucs et faire un tour de souveraineté.

 

Quelques passages à la MAE avec ma première charge de mâle (ou comment être poursuivi sur cinquante mètres par un truc de 100kg qui ne reculera pas de toute façon, avec des belles dents, sur des cailloux), et dans quelques jours l’arrivée du Marion Dufresne pour « OP0 ». C’est une campagne océanographique, donc pas d’hélicoptère, pas de logistique, pas de courrier, juste un petit passage sur l’île si le temps le permet et la récupération de 2 personnes de la base.

En espérant que cette fois-ci ne poursuivra pas la série naissante des accostages annulés, au nombre de 17 l’an dernier !!!! Avec ce temps pourri, mon nombre d’heures en salle de sport explose, y a quelques échéances à préparer au retour, et c’est pas encore le moment de faire du gras pour l’hiver. Des formations médicales également avec mes premières prises de sang, analyses biologiques, préparation de bloc opératoire, préparation à l’anesthésie et radios.

Erwan


PS: la défaite 4-0 de Rennes ça n'a pas fait que du bien à l'ego, ça chambre ça chambre sur base...

14 février 2012

Entrecasteaux numéro 2 – version humide

Rappel : en Bretagne il ne pleut que sur les cons.

Je sais pas si c’est pareil à Entrecasteaux. Du 8 au 13 février, me revoilà parti pour les colonies. Le transit aller avec encore plus de vent que la dernière fois, une véritable essoreuse. Pas de pluie, mais vu qu’on est dans les nuages, avec le vent ça cingle un peu le visage. Enfin ça se calme et ça se découvre quand on arrive à la salle à manger, avec la vue sur les roches ocres de Del Cano d’un côté et des falaises d’Entrecasteaux de l’autre. Une descente tranquillou par la via, arrivée vers 16h à la cabane.

Juste le temps pour remonter dans une colonie de gorfous guetter le retour d’individus portant une balise. Pendant tout ce séjour, plusieurs montées dans cette colonie mais aucune balise trouvée (sur 12). Heureusement, à chaque fois un bon repas avec du pain chaud maison nous attend, grâce à Monseigneur Pat’ (à Pain). Un grand merci à notre GP, aux petits soins 24/24 ! Dès le lendemain, il pleut, il bruine, ça se découvre à l’horizon quelques minutes le temps de faire espérer avant de se remettre à pleuvoir.

La manip principale consiste à mesurer et peser des gorfous sauteurs revenant de la mer et montant avant de muer. Premières conclusions : un gorfou ça peut être vif, surtout sur les rochers mouillés, essayez pourtant de vous déplacer en sautant à pieds joints, pas facile. Sinon vu sa petite taille, c’est super costaud ! L’œil rouge est toujours un peu perturbant, ceux qui reviennent pour muer ne sont pas les plus beaux. Après la mue, ils possèdent une couleur noire-bleue et des aigrettes jaunes très intenses. Le tout se passe sous le regard indifférent des otaries et un concerto en pup’s mineur.

Le dernier jour de manip, c’est prise de sang sur les poussins de bec jaunes. Les becs jaunes sont les albatros les plus répandus et les plus petits d’Amsterdam, très beaux en vols mais peu doués pour les atterrissages. La vie de leurs colonies est vraiment passionnante avec des prises de bec nombreuses, des décollages-atterrissages spectaculaires, des parades de reconnaissance élaborée, et bien sûr des poussins (de près de 4 kg actuellement !), boules de duvet blanc aux yeux et aux becs noirs, avec un prolongement au milieu de la tête façon Joker dans Batman.


C’est l’heure de la recette : le vomi de bec jaune. Prenez du calamar, des langoustes, du poisson, laissez mariner pendant quelques années, colorez le tout en orange. Pour accélérer les choses, vous pouvez rajouter du Beaujolais Nouveau premier prix et choper une bonne indigestion. L’odeur est vraiment infecte, quelques poussins vomissent dès qu’on les touche, partout sur les vêtements étanches (Flexo). Pas trop de soucis quant à leur santé, des nourrissages de près de 600g ont été observés, le tout en moins d’une minute 30. Essayez chez vous, ça fait un sacré challenge !

Le lendemain, transit retour, avec peu de vent mais pas mal de pluie. Et la remontée de la Via Ferrata qui s’effectue dans une cascade (qui porte bien son nom cette fois-ci, « La Grande Connasse »), trempés dès le début comme ça. Et on va pas dire que ça augmente particulièrement l’adhérence ! Quelques centimètres d’eau et de la boue bien liquide nous accompagneront tout le trajet retour. Content d’être en permanence en bottes.

Conclusion du séjour : il fait beau, il fait chaud, c’est la fête à la flexo !

Erwan

 

PS: bon courage à tous les français frigorifiés!

2 février 2012

Chantier électrique à pointe B

Ce qui est génial ici, c’est qu’on se retrouve rapidement à toucher à tout. Très concernés par les travaux de pointe Bénédicte, nous avons été avec Boris et Manu (l’ingénieur très compétent chargé d’installer la manip mercure GMOStral) une aide régulière pour Aurélien, l’électricien de la base. Quasiment tous les jours au moins 3 personnes sur place, pour enlever l’ancienne installation, découper et fixer les nouvelles goulottes, tirer les câbles, relier les prises,… le tout en perturbant un minimum les appareils en place.

Pas facile, mais je crois qu’on s’en est plutôt bien tiré. Tout n’est pas encore terminé, il restera bien sûr une grosse coupure pour relier tous les nouveaux tableaux à l’alimentation de la base, mais Aurélien a super bien avancé et a assuré le minimum de coupure.

En parallèle de cela il faut bien sûr continuer à faire tourner les autres manips. D’ailleurs la nouvelle manip sur le mercure est fixée et les premiers tests ont démarré. Elle trône fièrement en haut d’un mât collé au bâtiment de pointe B pour la partie extérieure, dans la pièce « CO2 » pour la partie intérieure. Premières routines dans les jours à venir avant un véritable démarrage des mesures.

Pas de rando pendant ces dix derniers jours, si ce n’est des aller-retours incessants entre la base et pointe B, en bleu de travail.

La queue du cyclone Ethel nous a laissé tranquille, avec des vents forts mais sans plus. Une petite tempête bretonne tout au plus ! D’ailleurs, la pluviométrie ce mois-ci a été très forte (et concentrée sur quelques jours seulement), pas de soucis de réserve d’eau en vue, les bâches sont pleines (600m3).

Plusieurs passages d’orques après la tempête, en effet la barrière d’algue protégeant l’île se rapproche grandement quand la mer est forte. Le petit signal « Orques à la cale » présage d’un beau spectacle !

2 mois depuis le départ de Roissy, et des petites chaussettes vertes « Mam Coudig » comme cadeau familial pour le mois. Discret comme un éléphant de mer bientôt le gars.

Erwan

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